Le concours photos « Images de chimistes » [1] organisé par le club de jeunes de la section Aquitaine de la SCF et ouvert à tous les étudiants chimistes du campus bordelais en est à sa quatrième édition.
Cette année encore, cette initiative – suivie par les quatre membres du Bureau de ce club dynamique : Marine Cadet, Lise Edembe, Milica Sentic et Eric Schoentgen – a rencontré un large succès et le choix a été difficile pour départager les gagnants.
Focus sur le lauréat 2014 : Simon Raffy, un « chimiste-artiste »
Simon Raffy, doctorant en physico-chimie de la matière condensée, est passionné par la sculpture depuis ses 14 ans, et c’est cette passion qui l’a conduit vers la chimie après le bac « afin d’accroître [sa] connaissance en matériaux. » Il « sculpte la science », cherche à rapprocher les arts et les sciences, avec pour ambition de réaliser des œuvres où plusieurs effets physiques et/ou chimiques cohabiteraient afin d’éveiller la curiosité d’un public non scientifique qui n’aurait pas les clés pour comprendre ce qu’il voit : « Dans un monde où les technologies sont omniprésentes, je trouve cela intéressant de confronter les gens à l’inconnu de ce qu’ils manipulent. C’est une sorte de sensibilisation aux sciences par l’émerveillement. Le but est le même que la vulgarisation scientifique, mais l’approche est différente. »
Fasciné par la matière, il cherche ses différentes interprétations à travers la chimie, la physique et la sculpture et compte poursuivre cette recherche sur l’art et la science en post-doctorat. Il fourmille d’idées, comme « sculpter le gel de silice, faire des résines transparentes achromatiques (amplification de la diffraction de la lumière), faire des sortes de sabliers liquides (milli-microfluidique 3D), générer des écoulements granulaires par électrostatique et acoustique »… On peut découvrir une partie de ses réalisations sur son portfolio et son blog, comme le « Chalk nougat », formé à partir d’un bloc de polyuréthane dans lequel il a incrusté des craies de tableau (CaCO3) de différentes couleurs. La craie étant un matériau poreux, la résine a imbibé les parois extérieures pendant sa polymérisation. Il s’est alors servi d’acide chlorhydrique pour dissoudre le calcaire non protégé par la résine et a obtenu des trous aux parois colorées traversant le bloc de part en part. Tout un univers à découvrir et à suivre !
Voir aussi son interview réalisée par Knock Knock Doc, émission sur le web qui avait pour but de faire découvrir les coulisses de la formation doctorale.